Du temps pour la solidarité

La résidence Neussart de Louvain-la-Neuve a organisé, du 25 au 30 juin 2021, une session de bénévolat au Centre pour demandeurs d’asile Fedasil de Jodoigne, avec un groupe d’étudiantes de 18 à 25 ans.

Laissons la place aux impressions des bénévoles.

Yi-Rong. J’ai beaucoup apprécié de faire cette activité. Je suis luxembourgeoise, d’ascendance chinoise. Nous avons préparé nous-mêmes tout le programme et l’organisation. Nous avons reçu un accueil très chaleureux dans ce centre, tant de la part des responsables que des résidents.

Élisabeth. J’ai surtout fait la pédicure et massé les pieds, et j’ai constaté que c’était un soin très apprécié des femmes, qui, pour la plupart, avaient marché des kilomètres avant d’arriver en Belgique. Les personnes que nous avons rencontrées, je les connaissais par les images de la télé, maintenant pour moi elles ont un prénom et un visage. Des êtres humains comme moi, qui ont eu le courage de laisser leur pays et tout ce qu’ils avaient pour trouver la liberté. Ils ont fui la guerre, dans leur pays ils risquaient leur vie.

Feza. Oui, par exemple, il y avait un jeune papa avec deux de ses enfants. Sa femme est décédée dans une attaque subie dans leur pays et le reste de la famille s’est enfui. C’était assez impressionnant de voir d’autres enfants qui étaient là sans leurs parents. Dans le centre il y en avait 45, c’est énorme. Heureusement ils peuvent aller à l’école ici en Belgique.

Bochra. J’étais assez impressionnée de voir une Éthiopienne, très belle, qui nous apportait chaque jour des pommes. Elle n’a rien et elle nous donne le peu qu’elle a. Pour moi ça a été une grande joie de voir les enfants si heureux avec les bonbons que nous leur avons apportés. En effet, pendant que nous préparions cette activité à la résidence Neussart, nous avions pensé que nous pourrions peut-être demander dans les supermarchés des bonbons à distribuer. J’ai fait une démarche auprès d’une grande surface bien connue en Belgique et j’ai pu remplir deux valises avec tout ce qu’ils nous ont donné ! C’est magnifique, la solidarité.

Grâce. Nous avons constaté que les gens aiment bien aider. Nous avions dû acheter du matériel pour pouvoir faire la manucure, la pédicure et tout le reste, nous avons demandé à nos amies de nous aider à prendre les frais en charge et plusieurs l’on fait avec générosité.

Lisandra. Je n’avais jamais coupé les cheveux à quelqu’un d’autre et il faut dire que je ne me sentais pas très à l’aise, surtout quand une dame nous a demandé si nous étions des professionnelles ! Dès que l’on met de l’affection et qu’on essaie de bien faire, on arrive à surmonter les obstacles. J’étais assez fière des résultats !

Adeodata confirme. Moi non plus, au début, je ne savais pas très bien comment m’y prendre, mais après ça été fantastique ! Je suis prête à recommencer l’année prochaine.

Rosalie, la responsable de Neussart, de conclure : nous sommes conscientes qu’avec notre travail de quelques jours nous n’avons résolu aucun problème social, ce qui d’ailleurs nous dépasse, mais nous avons pu apporter de l’affection à des personnes qui ont la vie difficile, et leur dire : tu es important pour moi. Je suis aussi émue de voir les étudiantes se donner à fond. Elles ont fait tout ça juste après leur session d’examens, avec la fatigue que cela comporte, et elles ont voulu donner une semaine de leurs vacances à ce projet solidaire. Nous n’avons pas changé grand-chose, mais à l’intérieur de nous, oui, il y a bien quelque chose qui a changé.