Fioretti juillet 2016

Quelques extraits de propos du Pape François en ce mois de juillet : une invitation à sortir de la facilité et du confort pour faire preuve d'esprit sportif à la suite du Christ.

Ne confondons pas le bonheur avec un divan !

Message aux jeunes, aux JMJ de Cracovie, le 30 juillet 2016 :

« Dans la vie, il y a une autre paralysie encore plus dangereuse et souvent difficile à identifier, et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître, […] la paralysie qui naît lorsqu’on confond le BONHEUR avec un DIVAN !

quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très élevé : nous perdons la liberté.

Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. Un divan –comme il y en a maintenant, modernes, avec des massages y compris pour dormir– qui nous garantissent des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo et passer des heures devant le computer. Un divan contre toute espèce de douleur et de crainte. Un divan qui nous maintiendra enfermés à la maison sans nous fatiguer ni sans nous préoccuper. Le divan-bonheur est probablement la paralysie silencieuse qui peut nous nuire davantage ; parce que peu à peu, sans nous en rendre compte, nous nous endormons, nous nous retrouvons étourdis et abrutis tandis que d’autres – peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs – décident de l’avenir pour nous. […]

Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées
Mais la vérité est autre : chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour ‘‘végéter’’, pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme ; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte. Il est très triste de passer dans la vie sans laisser une empreinte. Mais quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très mais très élevé : nous perdons la liberté. […]

Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘folie’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. »

Jésus n’a pas dit : ’ prends ta morphine pour bien dormir ‘

Aux jeunes de la Maison de Nazareth, le 28 juin 2016 :

« L’accueil produit du fruit. Il fait fructifier les talents. Il y a le grand accueil de ceux qui viennent de terres lointaines, et le petit accueil, quand toi – papa ou maman – tu rentres de ton travail et trouves ton fils ou ta fille adolescente qui est en difficulté et veut te dire quelque chose, ou a besoin que tu l’écoutes … ‘ je suis trop occupé(e), on en parle demain … ‘ L’accueil est un moment de grâce. ‘Mais, Père, c’est une torture!’ Non, c’est une mortification, une mortification. C’est notre croix quotidienne. Jésus nous a dit: ‘Que celui qui veut marcher derrière moi prenne sa croix’ (il n’a pas dit ‘prends ta morphine pour bien dormir’); […] Et l’accueil est une croix, mais une belle croix, car elle nous rappelle l’accueil que le Bon Dieu a eu et qu’il a avec nous, à chaque fois que nous allons le trouver pour nous réconcilier, pour demander conseil, pour demander pardon. »

Une partie est en train de se jouer, où il n’y a pas de place pour les remplaçants

Aux jeunes du diocèse de Brownville (Texas), le 27 juillet 2016 :

« Je sais que certains d’entre vous me demanderont : ’Père, oui, vous nous dites de regarder vers l’horizon toujours aller de l’avant, de toujours regarder vers l’horizon et de nous souvenir de notre histoire mais aujourd’hui : qu’est-ce que je fais ?’ Vivez votre vie.

Dieu vous appelle à être féconds. Dieu vous appelle à transmettre cette vie. Dieu vous appelle à créer l’espoir. Dieu vous appelle à recevoir la Miséricorde et à donner la Miséricorde. Dieu vous appelle à être heureux

Aujourd’hui, prenez la vie comme elle vient et faites du bien aux autres. Aujourd’hui, dans le monde, une partie est en train de se jouer où il n’y a pas de place pour les remplaçants. Ou vous êtes titulaires ou vous êtes dehors. Prenez l’histoire que vous avez reçue et regardez vers l’horizon et prenez la réalité d’aujourd’hui. Faites-la avancer, faites-la fructifier, rendez-la féconde. Dieu vous appelle à être féconds. Dieu vous appelle à transmettre cette vie. Dieu vous appelle à créer l’espoir. Dieu vous appelle à recevoir la Miséricorde et à donner la Miséricorde. Dieu vous appelle à être heureux. N’ayez pas peur. N’ayez pas peur ! Vivez-la pleinement ! La vie est comme ça. »

La batterie du chrétien, pour faire de la lumière, c’est la prière

À Sainte Marthe, le 7 juin 2016 :

Le chrétien doit être lumière et sel. Aucune des deux choses n’est pour elle-même : « La lumière sert à illuminer autre chose, le sel sert à donner une saveur à autre chose, à la conserver. »

Mais comment peut donc faire le chrétien pour que le sel et la lumière ne manquent pas, pour faire en sorte que l’huile ne manque pas pour allumer les lampes ?

«Quelle est la batterie du chrétien pour faire la lumière ? Simplement la prière. Tu peux faire beaucoup de choses, beaucoup d’œuvres, aussi des œuvres de miséricorde, tu peux faire beaucoup de grandes choses pour l’Église, une université catholique, un collège, un hôpital, et ils te feront un monument de bienfaiteur de l’Église, mais si tu ne pries pas, il sera un peu obscur et sombre. Beaucoup d’œuvres deviennent sombres, par manque de lumière, par manque de prière. Ce qui maintient la lumière, ce qui donne la vie à la lumière chrétienne, ce qui illumine, c’est la prière.»

La prière «sérieuse, la prière d’adoration au Père, de louange à la Trinité, la prière de remerciement, aussi la prière de demander les choses au Seigneur, mais la prière du cœur.»

Le sel devient sel quand il se donne. Et ceci est une autre attitude du chrétien : se donner, donner de la saveur à la vie des autres

L’Évangile « est l’huile, c’est la batterie, qui donne vie à la lumière ». Et comme le sel, il ne prend sa valeur que s’il est utilisé pour autre chose que lui-même. « Le sel devient sel quand il se donne. Et ceci est une autre attitude du chrétien : se donner, donner de la saveur à la vie des autres, donner de la saveur à tant de choses avec le message de l’Évangile. »

« Se donner, ne pas se conserver soi-même. […] Le chrétien l’a pour le donner, il est sel pour se donner, mais il ne l’est pas pour lui-même. La lumière ne s’illumine pas elle-même. Le sel ne se rend pas savoureux lui-même. »

’Crise’, en chinois, veut dire à la fois ‘risque’ et ‘opportunité’

Aux jeunes de la Maison de Nazareth, le 28 juin 2016 :

« On m’a dit que le mot ’crise’, en chinois, s’écrit en utilisant deux idéogrammes: l’un est l’idéogramme ‘risque’ et l’autre l’idéogramme ‘opportunité’. C’est vrai. Quand quelqu’un entre en crise – comme lorsque Jésus dit à Pierre que le diable l’aurait mis en crise [« passé au crible »] comme on fait avec le grain, et tant de fois le diable, la vie, le prochain, tant de personnes nous font ‘sauter’ comme le grain, nous mettent en crise – il y a toujours un risque, un risque dans le mauvais sens, et une opportunité. »