Des gens ordinaires

Quelle est la particularité des personnes de l'Opus Dei ? Jemy, philippin, nous livre son témoignage.

Des gens ordinaires

« Comment puis-je savoir si ma vie est bien dans la ligne des enseignements de l'Opus Dei ? » demanda un jour un homme à Saint Josémaria. Sans hésiter, il répondit : « Si votre femme est heureuse. »

Pour parler comme Scott Hahn, c'est le moment où j'ai « pigé » l'Opus Dei : c'était en regardant une vidéo sur son fondateur Josémaria Escriva. Au cours d'une session 'questions-réponses', devant une grande assemblée, un homme d'allure très pro s'est levé et a demandé à Saint Josémaria : « Pouvez-vous me dire à quoi je peux reconnaître que je vis bien fidèlement les enseignements de l'Opus Dei ? ». Tous ceux qui ont vu cette vidéo ou qui étaient sur place se souviendront toujours de la façon dont Saint Josémaria, sans la moindre hésitation a répondu : « Si votre femme est heureuse. »

Cet exemple illustre parfaitement ce qui est souvent difficile à faire comprendre avec des mots quand on veut faire « piger » à quelqu'un ce qu'est l'Opus Dei : c'est simplement en accomplissant les actes quotidiens de la vie par amour pour Dieu et pour les autres que nous pouvons arriver à la sainteté. Le martyre, les miracles, ou autres manifestations spectaculaires ne sont pas nécessaires. Que le plombier, le médecin, l'ingénieur, l'homme politique ou la femme au foyer accomplissent leur tâche du mieux qu'ils peuvent. Comme l'écrit Saint Josémaria : « Ce travail – humble, monotone et banal – c'est une prière en action. »

Ceci nous conduit à vivre avec bonheur (et de façon contemplative) dans le présent. Selon les enseignements de Saint Josémaria, le véritable amour n'est pas « dans les mots doux, mais dans les actes ». Ainsi, la sainteté s'obtient en « faisant les petites tâches de chaque instant » : pour l'étudiant, cela consiste à se concentrer en cours, pour le conducteur, cela consiste à être attentif et prudent sur la route, pour le gardien, c'est s'assurer que tout a été nettoyé dans les moindres recoins, pour le professeur, c'est préparer son cours, pour le père, c'est mettre de côté ses soucis professionnels pour se consacrer complètement à sa famille pendant le dîner. Cet « appel universel à la sainteté » que préconise l'Opus Dei n'est pas réservé aux Catholiques, même des non-chrétiens peuvent vivre l'esprit de l'Opus Dei.

C'est une affirmation radicale, et qui surprend encore aujourd'hui. Mais c'est un enseignement « aussi ancien que les Evangiles et cependant toujours nouveau ». Il n'est pas nécessaire d'être prêtre ou religieuse pour être saint. Chacun, sans ostentation ou manifestation extérieure de piété, en vivant sa vie quotidienne de son mieux, peut arriver à la sainteté.

Malheureusement, on est obligé de rectifier la mauvaise image que les médias donnent injustement de l'Opus Dei. Le plus bizarre, c'est que la plupart des gens qui croient que l'Opus Dei (littéralement « l'œuvre de Dieu ») est sinistre n'ont probablement jamais rencontré un membre de l'œuvre ou bien ils ne savant pas que le type qu'ils croisent au bureau ou près de chez eux, toujours prêt à rendre service le sourire aux lèvres en fait partie. Franchement, les gens les plus enjoués que j'ai jamais rencontrés ou connus, sont membres de l'Opus Dei. Et il y a une raison profonde, mais très simple à leur joie, et qui n'a rien à voir avec le 'paraître' ou l'image que l'on veut donner de soi.

La principale « arme » de l'Opus Dei, encore une fois aussi vieille que les Evangiles et cependant toujours nouvelle, est la 'filiation divine'. C'est une expression théologique qui signifie que nous sommes 'enfants de Dieu'. Ce n'est pas du tout spécifique de l'Opus Dei puisque cela a toujours fait partie du fondement de la foi catholique. Mais l'Opus Dei lui a donné une place prépondérante : Dieu est notre Père aimant, toujours proche, et constamment préoccupé de notre bien-être. Bien souvent nous ne voulons pas comprendre ce qu'il veut, car quel enfant peut comprendre cela pleinement ? Mais il est là pour nous. Et c'est pourquoi les fidèles de l'Opus Dei sont toujours heureux (et calmes) parce que, ayant Dieu pour père, de quoi s'inquièterait-ils ? Du succès ? De l'échec ? Ce n'est pas notre problème. Contentons-nous de faire de notre mieux de tout notre cœur, et soyons sûrs que tout se fera selon la volonté de Dieu, c'est-à-dire toujours pour le bien.

Pour finir, je me tourne vers un écrivain qui m'est bien supérieur : le célèbre écrivain et essayiste Scott Hahn. Lorsqu'il songeait à devenir catholique (il était alors protestant) il rencontra des problèmes avec sa femme Kimberly (également protestante à cette époque) qui n'appréciait pas du tout ses projets de conversion. Il fit alors ce que n'importe quel intellectuel aurait fait : il la bombarda de tous les arguments théologiques et de tous les textes qu'il pût trouver pour la convaincre que le catholicisme était la bonne voie.

Malheureusement, cela ne servit qu'à l'irriter encore plus et elle commença même à s'éloigner de lui.

Désespéré, il demanda de l'aide à deux amis, l'un qui était avocat et l'autre prêtre, tous deux membres de l'Opus Dei. Le conseil qu'ils lui donnèrent le surprirent : « Laisse tomber la théologie et opte pour ton histoire d'amour ».

Ainsi Scott suivit leur conseil et au lieu d'essayer de trouver les arguments les plus convaincants, il s'employa à devenir « un meilleur mari, un meilleur père et un meilleur fils ».

Avec cette ligne de conduite, et avec l'accord aimant de Kimberly il se convertit au catholicisme. Peu après, ce fut le tour de Kimberly.

Et voilà. C'est tout simple. C'est ça, l'Opus Dei.