Au service des Congolais

Céline Tendobi a reçu le Prix Harambee (*) Espagne 2013 pour son travail à l'hôpital Monkole de Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC). Elle a effectué récemment une tournée dans toute l'Espagne, dans le but de récolter des fonds.

Photo : Harambee

« En Afrique, une famille nombreuse est une richesse. Dans mon pays, en RD Congo, il y a beaucoup de femmes enceintes, mais les conditions sont telles qu'elles risquent leur vie lors de l'accouchement ».

Céline Tendobi

La médecin congolaise Céline Tendobi venait de se spécialiser en gynécologie et obstétrique à l'Université de Navarre et avait obtenu un poste à l'hôpital Saint Jean de Dieu de Barcelone, quand elle a constaté les difficultés des femmes de son pays. Elle a alors décidé de rentrer à Kinshasa et a repris son travail au centre hospitalier Monkole. Depuis dix ans, la mortalité infantile y est passée de 50% à 22%, les décès lors d'accouchements de 50% à 18%.

Au moment de sa création, en 1991, l'hôpital ne disposait que de trois lits. Aujourd'hui, il en compte 150, deux blocs opératoires, et trois dispensaires dans les campagnes environnantes, où Céline Tendobi se déplace régulièrement avec son échographe. « Là-bas, il n'y a pas d'électricité et j'ai besoin de quatre hommes forts pour porter un générateur électrogène... », explique-t-elle. Depuis 2008, elle dirige dans ces dispensaires le programme « Maternité sans risque » dont 30 000 femmes ont déjà bénéficié. En 2007, Céline Tendobi a aussi mis en place, dans le quartier défavorisé de Kindele, le Centre Pilote de la transmission du VIH-SIDA de la mère à l'enfant, où 5 000 patientes ont été soignées depuis. Entre 2011 et 2012, la transmission du virus y a diminué de 25%.

C'est au titre de tout son travail, de ses recherches que la médecin congolaise a reçu le Prix Harambee pour la Promotion et l'Egalité de la Femme, à Madrid, le 14 novembre 2013. « En RDC, la santé dépend de nous, les Congolais, a-t-elle insisté lors de sa venue dans la capitale espagnole. Ni la santé, ni l'éducation ne sont gratuites et obligatoires. Si tu n'as pas d'argent pour payer un médecin, tu meures chez toi ou dans la rue ». Le centre hospitalier Monkole soigne quelques 100 000 patients chaque année avec un tarif symbolique: 0,50 centimes d'euros pour une consultation, alors que les autres hôpitaux – tous privés – facturent leurs soins 10 euros... L'hôpital de Céline Tendobi propose également une sécurité sociale coûtant 50 euros lors des trois premières années d'un enfant. Il peut ainsi bénéficier d'un suivi. Mais pour la médecin congolaise, « Monkole est comme un grain de sable, il y a encore tant à faire ».

(*) En swahili, l’une des langues les plus parlées d’Afrique, « Harambee » signifie « tous ensemble », et c’est bien le leitmotiv de ce grand projet de solidarité. Lancé le 6 octobre 2002, lors de la canonisation de St Josémaria Escriva, l’association soutient financièrement des actions éducatives dans toute l’Afrique subsaharienne

Pour en savoir : voir le site de Harambee France